Relire l’article de l’Indépendant qui annonçait le 1er mai
Samedi 29/04/2017
L’Histoire ne se réécrit pas avec exactitude. Si en 2002, à l’occasion du second tour des élections présidentielles, l’unité syndicale fut de mise pour appeler à faire barrage à Jean-Marie Le Pen face au candidat Jacques Chirac, l’année 2017 affiche une réalité différente.
Hier, lors d’une conférence de presse, les syndicats CFDT et UNSA faisaient part de leurs regrets quant à l’absence d’intersyndicale appelant à « battre le FN ».
« Il y a une fracture telle dans les syndicats, que nous n’avons pas pu trouver d’entente », regrette Sandrine Sirvent de l’UNSA.
Une fracture ? Entre principalement la CGT et « les organisations réformistes», précise Jean-Luc Fraisse de la CFDT. L’on se souvient que ces dernières, à la différence de la CGT, n’ont pas utilisé leur veto face à la loi El Khomri réformant le Code du Travail, ou celle du CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi).
Sandrine Sirvent poursuit : « Oui, c’est révélateur d’une fracture syndicale entre le clan des réformistes et celui de l’opposition. J’espérais pourtant que l’on dépasserait cela pour s’unir face au risque du fascisme qui reste d’être mis en place avec Marine Le Pen. Le 7 mai on appelle à voter Macron et le 8 mai, nous partons pour un nouveau combat ».
Jean-Luc Fraisse met alors en avant la répartition des votes FN : « Il y (en) aurait en gros 24 % pour FO, 15 % pour la CGT et 7 % pour l’UNSA ou la CFDT ». La CFDT explique alors que les syndicats détenant le plus de vote pour le FN, seraient ceux qui n’ont pas souhaité «appeler à voter contre le FN ».
Dans les faits, la parole évoquant le regret de la désunion (« Nous souhaitions avoir un 1er mai rassembleur » déplorait la CFDT en début de conférence de presse), pèse finalement peu, face à une réalité différente, illustrée par exemple à travers ces propos de fin de conférence de presse.
« Concrètement, nous appelons à un rassemblement le 1er mai à 11 h, au 14, boulevard Jean-Jaurès», précisait Sandrine Sirvent.
Jean-Luc Fraisse : « Donc ils(la CGT, Ndlr) vont nous passer devant ?». La syndicaliste de l’UNSA rassurait aussitôt son collègue : « Non, ce n’est pas leur chemin».
Pierre Meunier